Depuis notre plus tendre enfance, nous avons appris à se laver les dents et tout le reste de notre corps. Alors que nous reproduisons ces comportements, nous savons combien ils sont essentiels à notre santé physique et sociale.
Pas besoin d'en dire plus, vous pensez probablement déjà à quoi cela fait référence. Et ça parait tout à fait normal.
Mais est-ce que cela l'est aussi quand il s'agit d'être aussi soigneux avec la tristesse, le stress, la colère dans le quotidien ? Vous savez ce que l'on en dit : "oh ! ce n'est rien !", "ça passera".
Est-on aussi préventif avec notre corps émotionnel et notre psychisme que notre corps physique ?
Ils sont pourtant tout aussi essentiels à notre bien-être, notre vie sociale (professionnelle, amicale, familiale et amoureuse) et même à notre bonheur et notre santé psychique.
On y fait quand même plus attention aujourd'hui. Mais est-ce suffisant ?
S'en questionner pourrait être utile si colère soudaine à la maison voire au travail arrive, si la fatigue se fait de plus en plus tenace.
Souvent, je fais ce parallèle avec une journée de travail dans la poussière. Que vous ne fassiez pas un tel travail, vous faites parfois des tâches bien salissantes. Il va alors de soi que pour votre confort et ce qui vous entoure, une bonne douche s'impose voire un bain. Se sentir propre et disponible s'associe avec un bien-être retrouvé.
Et quand dans votre journée, stress divers, angoisse, tristesse ou agacement vous gagnent, que faites vous ?
Il est souvent entendu "faut faire avec !", "c'est rien !" et compagnie, par la personne elle-même ou son entourage.
Pense t'on la même chose pour la sueur, nos mains sales etc. ?
Parfois, on le reporte un peu, pris dans la tâche à effectuer. Et ce n'est que reporté.
L'habitude de "faire avec" nos états émotionnels est encore bien trop d'usage. La croyance de l'obligation d'être fort ou de ne pas mériter ou, le rythme de la vie (horaires, enfants, ménage, course, etc.) ne le permettant pas, gagne sur cette hygiène émotionnelle pourtant essentielle.
Et un jour, la fatigue s'installe, déprime passagère ou explosion soudaine avec culpabilité ou culpabilisation. Ces premiers signaux d'alarme sont là. Il serait alors nécessaire de les écouter comme quand on va voir le dentiste ou le médecin pour des petits problèmes de santé d'intensité équivalente.
Puis, en continuant à les ignorer ou en pensant que ça va passer, comme la dent cariée qui fait maintenant un abcès ou pire, c'est l'épuisement voire le burn-out ou encore, le conflit avec notre conjoint qui s'amplifie.
C'est alors qu'on vient consulter un psychologue ou un hypnothérapeute ou autres.
Parfois, il est un peu tard. C'est souvent le cas entre conjoints malheureusement. Je pourrais continuer la métaphore sur la santé physique. Si vous êtes ou avez été dans cette situation, vous saurez faire l'analogie. C'est un moment particulièrement douloureux.
Alors comme avant la perte d'une dent ou autre problème, comme nous avons appris à prendre soin de notre corps avec des actions préventives et finalement très agréables (dentifrice contre fraise du dentiste, le choix est immédiat), voici quelques pistes (parmi d'autres) pour prendre soin de notre corps émotionnel et psychique.
Le repos physique a une grande influence aussi sur notre mental et notre état émotionnel. Repérez ce que vous avez besoin lors de vos vacances par exemple. Il va de soi que vous aurez au moins besoin de ce temps de repos lors des périodes actives et peut-être plus.
Si vous avez des troubles du sommeil, attention, vous avez très probablement besoin d'une aide (au moins une mise à jour comme pour vos outils informatiques).
Vos charges journalières sont peut-être à évaluer et à réorganiser.
Vos charges journalières et aussi votre charge mentale peuvent vous apporter stress et surmenage. Ces surcharges se retrouvant dans les cas de burn-out familiaux et professionnels, ce n'est plus à prendre à la légère.
En plus des astuces "lister les tâches à faire", il y a la délégation qui joue un rôle facilitant. L'entourage professionnel ou familial est à solliciter. Reste à vérifier si lui ou vous même y résiste, auquel cas, un aide, une médiation, un coaching ou thérapie (individuelle ou familiale, de couple) pourra être favorable.
Et pour ce nettoyage quotidien ?
Quand la douche est habituelle, on peut instaurer la "douche émotionnelle". Il s'agit d'un petit rituel quotidien où vous avez seulement à vous faire du bien.
Pour cela, il vous faut être attenti-f, -ve à ce qui vous procure du bien être sainement tel que prendre le soleil, sentir le vent, voir le sourire de vos proches, ou repenser à un souvenir de vacances... Ils sont très nombreux et aussi originaux que vous êtes chacun différents. C'est propre à vous.
Si vous avez du mal à les connaitre, peut être qu'un proche peut vous y aider, un thérapeute ou encore sont il à renforcer, à vivre et à créer. Parfois, certaines personnes ont besoin d'apprendre à le faire, Il y a des méthodes pour cela.
Un autre point important est de s'occuper de rétablir l'équilibre dès que vous le pouvez. C'est à dire le plus rapidement possible après un mouvement émotionnel désagréable. Cela s'apprend également.
Cela demande aussi à repérer ces inconforts, ce qui s'apprend aussi. Il s'agit de toutes émotions désagréables.
En CNV (Communication Non Violente) et autres théories et pratiques en psychologie, on explique que les émotions sont des messagères et sont reliées à nos besoins satisfaits ou insatisfaits.
Il faut savoir qu'avant d'être un mot (triste, joyeux, colère ou paix), les émotions sont des phénomènes purement physiques. Nos expressions en parlent : "voir rouge", "la boule au ventre", "gorge serrée", "avoir des papillons dans le ventre". Qu'avec ces contractions ou détentes corporelles, il y a un flot électrique et chimique que nos médecins et psychiatres connaissent.
Le stress répété engendrant des désordres chimiques, favoriser des moments agréables peuvent les rétablir ou les temporiser tant que l'on n'a pas franchi ses propres limites.
Auquel cas, il y aura besoin de consulter selon la situation.
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